Je ne voulais pas le faire. Je n'avais aucune envie de m'embarquer dans des débats sans fins avec les amis rouges ou les verts. J'ai pourtant suivi, depuis 3 mois, religieusement, chaque jour, l'actualité. Mais ce matin, je me commets. Parce que ce matin, en fait depuis hier soir, c'est trop. C'est ce que j'aurais crue impossible dans le Québec d'aujourd'hui.
D'entrée de jeu, je vous mets en référence le blogue de Lisée, qui fait un peu le point sur cette loi.
Ceux qui ont suivi mes fils twitter ou facebook se sont sûrement dit que je changeais constamment d'idée. C'est faux. Pour moi, tout n'est pas rouge ou vert. J'ai un point de vue plutôt mitigé.
Je ne suis pas complètement opposée à l'idée de la hausse, bien que je crois que la gratuité scolaire soit un magnifique idéal de société. Je ne suis pas prête à sacrifier la qualité et la valeur des diplômes québécois, au prix de la gratuité. Pour moi, étudier relève plus de l'investissement que de l'endettement, assurons d'abord l'accessibilité et on pourra parler de gratuité l'esprit tranquille. Par contre, je pense que ceux qui coûtent un bras et une jambe au système devrait payer, beaucoup plus. Faire un DEC en 6, 7 ou 8 ans ou un BACC (de 3 ans) en plus de 4 ans, pour moi, c'est de l'abus.(dans la mesure où on étudie à temps plein.) Les étudiants qui passe des années à l'Université, change 3 ou 4 fois de programme pour finalement ne jamais diplômer, c'est aussi de l'abus. Je crois qu'il pourrait y avoir une certaine gratuité, mais une fois dépassé un laps de temps prescrit pour diplômer, on paie, et on paie cher. Ceux qui ne diplôme pas , devrait aussi payer cher leurs droits de scolarité. Pourrait s'ajouter un rembourser d'un pourcentage X du coût de la formation, une fois diplômé. Ce remboursement pourrait être diminué selon certaines conditions(ex: un médecin qui accepte d'aller pratiquer X années en région). Comme je disais tout n'est pas rouge ou vert. Il y a place à mettre du gris brun(?) dans tout ça. À mon sens. Je ne pense pas avoir LA solution, mais je ne comprends pas que de telles pistes ne soient pas du tout explorées, ni d'un coté, ni de l'autre.
Je crois aussi que c'est aberrant de demander aux étudiants de payer plus, dans un système tel qu'il est maintenant, alors que le gouvernement se graisse la patte, ainsi que celle des donateurs du parti, et ce largement, à même les fonds publiques. Quand on sait que l'on paie BEAU-COUP trop cher pour un peu tout, pour quelques milliers de dollars dans les coffres du parti.
Je trouve inacceptable que Charest n'est pas su gérer la crise. que Charest est choisit de ne pas gérer cette crise pour des raisons partisanes. Ce gouvernement est exécrable. Il ne gouverne pas une province, il ne fait que de la politique partisane.
Pour ce qui est du travail policier, ils n'ont pas le choix de le faire. Le vandalisme, la violence ça ne peut pas être toléré. Si tu montes au front avec des casseurs, tu ne peux pas dire que tu n'as rien fait. Quand tu acceptes de participer à des manifestations où les organisateurs se disent en faveurs de la désobéissance civile, il est clair qu'il y a de forts risques que ça dégénère et qu'il y aura des dommages collatéraux. (Je vous mets en lien ici même, vous n'avez qu'a cliquer , le texte d'une femme qui était à l'intérieur du centre des congrès de Victoriaville le vendredi 4(?) mai).
Appeler à la désobéissance civile, c'était vraiment inacceptable. C'était un peu se mettre responsable de tout ce qui pouvait en découler. Je n'ai pas aimer la CLASSE tout au long du conflit. Même hier, dire que tout ceux qui voterait contre cette loi allait le regretter, c'était une menace, c'était inacceptable. De leur part, je ne vois pas non plus de volonté de s'entendre. Je vois beaucoup plus une crise d'ego, d'avoir raison et de vouloir une fin gagnant/perdant plutôt que gagnant/gagnant. Ce qui ne m'apparaît pas être le cas des autres associations.
Si j'ai choisit de me commettre et de parler de cette grève ce matin alors que, comme je l'ai déjà dit, je ne voulais vraiment pas le faire, je ne voulais pas afficher mon opinion, c'est que cette loi spéciale dépasse tout entendement! On attaque les droits et libertés de la personne, c'est inconcevable. Quand des étudiants qui manifestent (et association étudiante) risquent plus que la mafia ou que les (nombreux)acteurs de la collusion, je dis une seule chose: "Houston, we've got a problem!" Un hos*** de sérieux problème! C'est une situation que je n'aurais jamais cru possible. Si et je dis bien SI(comprenez que j'ai un immense doute) le gouvernement a tenter de négocier avec les étudiants, sérieusement(sans se précipiter dans les médias heureux de dire qu'on les a sérieusement fourrés eu) et que vraiment il n'y avait aucune piste de solution possible, il aurait du aller vers un moratoire et déclencher des élections. Votez alors pour le parti dont la solution vous convient. Anyway, ils sont déjà là depuis 4 ans. Comprenez que cette loi, ça me fait peur. Ça fait réaliser que la liberté, c'est une chose bien fragile. Ça fait réaliser qu'il n'y a pas une pays ou une province où on peut la prendre(ainsi que nos droits) pour acquis. Cette loi, hier soir et ce matin, ça va juste trop loin. Et ça ne règle rien. Ça ne fera probablement qu'augmenter la rage des étudiants(même Léo Bureau-Blouin s'est fâché hier.) J'ai peur d'où ça pourrait mener. J'ai une triste impression, depuis un bout, que la volonté de résoudre le conflit sera présente seulement au moment où il aura coûté une vie.
J'espère que les gens auront été assez secoués pour ne pas reconduire ce gouvernement, sa corruption et ses stupidités, le jour où il déclenchera (enfin) des élections.
J'ai parlé de Léo Bureau-Blouin plus tôt. Vraiment, je dois le dire, il m'impressionne. Bien des ministres devraient le regarder et prendre des notes! Il est plus articulé et réfléchi que plusieurs d'entre eux.
Dans ce conflit, ce qui me fait du bien, c'est de constater qu'au Québec, on peut encore arriver à se tenir, à affirmer ce que l'on veut et à y croire. Ce que j'espère, c'est de voir apparaître une réelle volonté de RÉSOUDRE ce conflit, de toute part. Parce que là, vraiment, on est dans de bien trop tristes jours...
Alors voilà, je suis prête à recevoir vos roches d'avoir osée exprimer une opinion qui n'est pas la votre, parce que ce qui m'a aussi frappée, c'est l'impossibilité de plusieurs de se respecter dans ce débat(pas tous j'en conviens, mais plusieurs).
De vraiment, bien trop tristes jours...
Merci. C'est tout ce que j'ai à dire.
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