vendredi 13 septembre 2013

Zone sans enfant

Ce matin, en m'affairant dans la maison, j'avais Medium Large en trame de fond. Si vous l'avez écouté vous aussi, vous savez sûrement où je m'en vais. Si non, l'extrait est disponible ici. Ça dure un quinzaine de minutes et on jase du "pour ou contre les zones sans enfant dans les avions et les restaurants". Certains des propos tenus m'ont fait ca-po-ter. Oui, j'ai quatre enfants. Même avant d'avoir des enfants, les enfants ne me dérangeaient pas. Vraiment, le Québec n'est pas "kids friendly". C'est assez pathétique.
 
Je peux vous parler de mes histoires personnelles; comme cette fois dans un resto d'une chaîne de bouffe dites italienne, un vendredi soir 17h30 où c'est à moitié vide, où l'on s'est fait asseoir dans une zone fermée, pour s'assurer que l'on dérange pas. Premièrement, avec notre famille de six, on représentait environ 40% des clients du resto. Deuxièmement, on était dans un resto familial à 17h30. Il y a des limites. Je dirais qu'étrangement, les restos qui ont le moins la clientèle de type famille, dans ma région, sont souvent ceux où on y est le mieux reçu.
 
Je peux aussi vous parler de cette fois où la poulette(même pas deux ans et demi à l'époque) a manqué une marche et s'est ouvert le front juste au dessus de l'œil. Loi de Murphy oblige, c'est toujours dans ce temps là que tu es seule avec La Lionne (d'à peine quelques mois) et ma terreur de trois ans et des poussières, que personne n'est joignable et que l'urgence est bondée. Donc, dans une urgence bondée avec les trois.(Pour ceux qui se posent la question; OUI j'ai fait le tour des cliniques avant d'aller à l'urgence puis NON, il n'y en avait pas de place!). Au bout des deux ou trois heures, Zach s'est mis à pleurer pour retourner à la maison. Il partageait une chaise avec sa sœur qui à la moindre expression faciale avait du sang qui lui coulait au visage, la Lionne dormait sur maman et il n'avait foutrement rien à faire pour lui. Moi je trouvais ça long alors j'imagine lui. Un monsieur, dans la probable soixantaine, chialait dans la rangée derrière moi. Chaque fois que je demandais à un enfant de s'asseoir ou de ne pas toucher au bobo, il soupirait, marmonnait, recevait l'appui de ses voisins... Je m'étais donnée le défi de l'ignorer et de passer mon énergie à gérer mes enfants. Donc, Zach se met à pleurer, c'est là qu'il me dit hurle dessus:"Vous pourriez pas les élever vos enfants? Vous pensez que c'est une place pour traîner sa famille au complet les urgences? Vous pouvez pas les faire taire au moins 15 minutes?" Avant même que j'ai le temps de me retourner, il s'est fait apostropher par une vieille dame d'au moins 80 ans, (finalement, c'était plutôt drôle) qui lui a dit: "du haut de vos 60 ans, vous  n'arrêtez pas de chialer alors demander à un enfant de 3 ans de se taire, c'est un peu gros". Je sais bien que ce n'est un exemple, certains diront une exception mais non. Chaque fois qu'un enfant pleure, crie ou chigne dans les urgences, il y a des gens pour passer des commentaires plates. Probablement toutes les mères pourraient en témoigner.
 
Des exemples du genre, j'en ai plein, plusieurs d'entre-vous aussi, j'en suis convaincue. Outre les gens qui ne sont pas "kid friendly", il y a les organismes qui ne le sont pas. Si on parlait de l'article de Mylène Moisan? C'est un fait, au Québec, quand on a plus de deux enfants, on ne cadre plus. Pas de forfait, pas de place. Restez donc chez vous finalement... Un terrain de camping, ça me semble un lieu assez familial. Des parcs qui appartiennent au gouvernement, que quatre enfants ce soit trop... Désolé, c'est inacceptable. Oui, ils se sont repris mais reste que si vous appelez aujourd'hui, quatre enfants, c'est encore trop...
 
J'ai aussi une copine qui s'est fait engueuler par la personne qui donnait le cours de préparation au baptême parce qu'elle y a apporté son bébé qu'elle allaitait. Semblerait que ce n'était pas l'endroit pour un bébé... Je ne ressens même pas le besoin de commenter davantage.
 
Les enfants, c'est la richesse et l'avenir d'une société. Les enfants font partie intégrante de la société, au même titre que les adultes. On ne peut pas exclure les enfants de lieux publics, ni de la "vie commune". Non, les enfants n'ont pas à être confinés dans le sous-sol familial(ou au McDo). Les enfants, c'est une grande beauté de la vie. En fait, les enfants sont la vie. Je plains ceux qui ne tolèrent pas les enfants, au fond d'eux mêmes, il y a certainement une quelconque étincelle qui est totalement éteinte, une étincelle de bonheur. Le plus triste, c'est qu'il y a aussi des parents qui sont incapables de tolérer les enfants...
 
Pour ma part, les zones sans enfant, c'est juste NON! Je l'ai déjà écrit, le secret pour que des enfants soient sortables, c'est de les sortir. Non, ça se passe pas toujours bien mais ils apprennent. Personnellement, je préfère un enfant de quatre ans qui apprend à vivre qu'un adolescent de quinze ans qui ne sait pas vivre. Parce que de penser que rendu plus vieux, magie(!), ils vont bien se comporter, c'est de l'utopie.
 
Et si le sujet vous intéresse, il y a Maude Goyer qui l'a déjà abordé par ici.
 
Ce serait bien, de faire un peu de place à nos enfants...

2 commentaires:

  1. Ah c'est triste ces événements là. Moi je trimballe mes enfants partout. Je m'en fous ! Y a pas que le Mcdo où on peut les amener à mon avis. Et je m'empecherai pas de vivre.

    RépondreSupprimer
  2. Je suis d'accord avec presque tout! Et j'ai tellement ri en lisant la répartie de la dame de 80 ans "du haut de vos 60 ans, vous n'arrêtez pas de chialer alors demander à un enfant de 3 ans de se taire, c'est un peu gros" LOLLL! Ce serait le fun d'avoir cette dame-là dans tous les endroits publics! ;)

    Depuis que je suis maman, j'ai de la difficulté à sortir de chez moi avec ma poupoune justement à cause de ces rabat-joie. J'en ai justement une dans mon entourage (enfin, elle l'était avant que je devienne maman, mais elle n'a pas fait de commentaire déplacé depuis que je le suis... Pas dans ma face en tout cas!)... Le fait d'avoir de la difficulté à sortir de chez moi parce que je savais que ça ferait chier des gens de voir ou d'entendre ma poupoune, ça ne m'a pas aidée à passer plus vite par dessus ma dépression périnatale! Vraiment pas... Maintenant, ça va un peu mieux, je me fous plus du jugement des inconnus! :)

    La seule partie où je ne suis pas vraiment d'accord avec vous, c'est où vous semblez dire que les zones sans enfants ne devraient pas exister... Il me semble que c'est mieux si elles existent pour que ces gens-là se défoulent, non? Par contre, c'est certain qu'il faudrait qu'elles ne deviennent pas la norme et que presque partout il y ait des zones sans enfants! Mais pour l'instant, j'ai plus l'impression que toute la sphère publique est déjà considérée comme une zone sans enfants par certains, et que si ces gens veulent un endroit où vivre leur pas de plaisir, ben qu'ils en aient un! Tant mieux pour eux! Mais qu'on leur accorde ce privilège seulement si on peut leur dire que leur comportement est inacceptable dans toutes les zones publiques!!!

    Merci beaucoup d'avoir parlé de ce sujet : c'est très intéressant! Votre billet et super bien rédigé!

    RépondreSupprimer